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Mayotte FM – 92.6 & 95.1 Mhz Des hits et de la musique mahoraise 🇾🇹
À Mayotte, la moitié de la population à moins de 18 ans et la majorité d’entre eux vit sous le seuil de pauvreté. Sans perspective d’avenir dans une île où le taux de chômage est le plus élevé de France, la jeunesse mahoraise exprime son ras le bol par la violence.
“L’eau a débordé le sable” dit l’expression pour exprimer son ras le bol. C’est le titre d’une des chansons de l’artiste comorien Abou Chihabi qui l’interprète lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de l’état d’esprit de la jeunesse à Mayotte. Depuis l’agression par des jeunes dont il a été victime de retour d’un concert, il ne joue plus de musique que chez lui comme la plupart des artistes mahorais mais comprend le désarroi d’une jeunesse sans avenir. La vie nocturne s’est éteinte et si les jeunes en sont responsables, “ils en sont les premières victimes”, explique l’anthropologue Alison Morano. “C’est une jeunesse qui a la haine” insiste-t-elle, “une violence qui naît de l’exclusion, de l’isolement social, de la violence des inégalités, de la violence administrative, des violences scolaires, des violences d’altérité”.
Les jeunes que LSD a rencontrés ne comprennent pas comment au sein d’une même famille, un enfant peut être français et son frère ou sa sœur comorien-ne. Incompréhension à l’école aussi où Madima, lycéenne “trouve dommage que les élèves qui n’ont pas de papiers ne puissent pas partir poursuivre leurs études en France ou à la Réunion”.
“Nos vieux sont racistes” lancent Merguez, Kalachnikov et “Sans âme” solidaires de leur copain Zaidou de nationalité comorienne et dont l’avenir tient aux papiers qu’il obtiendra ou non.
Le gouffre semble béant entre la nouvelle génération et leurs parents qui voient dans la violence des jeunes le résultat d’une éducation traditionnelle confisquée par l’avènement de la départementalisation et son cortège de lois de protection de l’enfance. “Les familles se sentent dépossédées de leurs prérogatives éducatives et tout cela est venu trop brusquement (…) avec cette idée que la justice des mineures est laxiste” explique l’anthropologue Alison Morano. “Au lieu de trouver un juste milieu, on a dit on ne touche pas aux enfants, c’est sacré. Quel autre résultat peut on avoir que des enfants qui sont devenus nos propres bourreaux ?” s’interroge Delzid, adjoint au maire de Chiconi chargé de la culture.
Quand on lui demande d’interpréter une chanson de sa composition, le jeune chanteur Yoni entonne spontanément un titre qu’il a écrit sur son premier amour confisqué par leurs familles respectives. Madima, elle, compte bien s’émanciper de la chape communautaire qui pèse sur elle et toute la jeunesse de Mayotte en réussissant ses études, seule issue selon elle pour lui assurer son indépendance.
Écrit par: Mayottefm
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