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MAYOTTE : Jean-Mathieu Defour

today18 juin 2025 16

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Le directeur du centre hospitalier de Mayotte, Jean-Mathieu Defour, est partagé. Il part à la fin du mois pour le centre hospitalier de Cannes, laissant derrière lui un CHM en grande difficulté, malgré tous les efforts engagés. « Ai-je le sentiment du devoir accompli ? Non, j’ai passé trois ans au CHM, ça a été trois ans de crise« , explique le directeur. « Il y a eu la crise de l’eau, le chikungunya, les deux cyclones, le choléra. C’est extrêmement compliqué de faire aboutir les projets. »

A son arrivée, Jean-Mathieu Defour racontait avoir découvert un personnel au bord de l’épuisement. « On est à peu près dans la même situation« , résume-t-il. « La crise majeure du cyclone a entamé les forces vives de la santé, même si le projet de reconstruction de l’hôpital et d’un deuxième hôpital redonnera un second souffle, à chaque fois on retrouve notre souffle. » Chido a balayé le calendrier prévu : il a fallu sécuriser le bâtiment, inondé à chaque fortes pluies, remettre en état les chambres. Plusieurs services comme la psychiatrie ont vu les locaux être rasés.

Un manque de sages-femmes

« On prévoyait de restructurer l’hôpital de Mamoudzou, les travaux devaient débuter en mars, mais c’est devenu un projet de reconstruction », commente le directeur du CHM. « C’est l’urgence, avec des travaux qui devraient débuter rapidement. Des bâtiments modulaires nous permettrons de retrouver des capacités de consultation. » Concernant le deuxième projet d’hôpital, l’acquisition des terrains à Combani est toujours en cours, suite à la procédure de déclaration d’utilité publique.

Le CHM planche également pour créer des logements pour les médecins remplaçants. Plus que de murs, Mayotte manque de professionnels de santé pour les occuper, comme en atteste la fermeture des maternités de Dzoumogné et Mramadoudou. Sud Santé-Sociaux mène actuellement pour demander leur réouverture, attendue de longue date. « On a 90 sages-femmes, il en faudrait 140, on ne peut pas ouvrir une maternité sans sages-femmes« , réplique Jean-Mathieu Defour. « Et avec l’arrivée de l’été, le stock de sages-femmes remplaçantes au sein de la réserve sanitaire à tendance à se tarir. »

Les maternités se sont réorganisées avec les trois sites restants, à Mamoudzou, Kahani et en Petite-Terre, avec une sage-femme également assignée à la régulation du SAMU. La direction du CHM envisage en revanche l’ouverture de lits de médecins sur les sites du nord et au sud. « Il n’y a pas que la maternité qui est en souffrance, les patients restent aussi sur des brancards beaucoup trop longtemps, on manque de lits », ajoute-t-il.

Un taux de mortalité infantile alarmant

Certains projets ont quand même pu aboutir, avec l’inauguration ce mardi de nouveaux scanners et d’un service de néonatalogie modernisé. « On ne quadruple plus les chambres, la réanimation néonatale fonctionne et l’équipe de soignants, certes pas suffisante, arrive à faire fonctionner ce service« , assure Jean-Mathieu Defour. L’objectif est notamment de réduire le taux de mortalité infantile, 2,5 fois plus élevé à Mayotte que dans l’Hexagone. En 2024, cela représente 1.500 enfants perdus à l’accouchement. Un chiffre potentiellement sous-estimé, entre les accouchements à domicile et les Mahorais accouchant à La Réunion ou dans l’Hexagone.

« Il y a plusieurs facteurs qui expliquent cette situation : beaucoup de femmes ne font pas suivre leurs grossesses, par peur de la police, et c’est un handicap majeur car une grossesse non suivie, c’est 30% de risque supplémentaire à l’accouchement« , détaille le directeur du CHM. « Il y a aussi eu moins de consultations dans les CMR, mais le plus inquiétant c’est ce non-suivi. » Cette situation, la crainte des autorités, vient du fait que la majorité des naissances concernent des personnes en situation irrégulière. Cette situation est également valable pour les autres patients, beaucoup consultent une fois que leur pathologie s’est aggravée.

Une situation qui alimente le discours selon lequel les Mahorais seraient dépossédés de leur hôpital par les étrangers en situation irrégulière. « C’était l’un des défis, renouer le lien entre le CHM et la population, même si on a 60% d’assurés sociaux. 70% d’evasan sont des Mahorais« , constate Jean-Mathieu Defour. « Ça a été compliqué et pour moi, c’est un échec, ça a été compliqué. » La direction sera assurée par intérim après son départ à la fin du mois, son successeur ou successeure devrait prendre ses fonctions fin septembre.

Écrit par: Mayottefm

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