MAYOTTE : La parole de Mayotte a aussi été portée par La France Insoumise

Les députés ont adopté à une large majorité le projet de loi pour la refondation de Mayotte, mais pas à l’unanimité. La France Insoumise a décidé de voter contre, dénonçant une motivation qui « n’est pas sociale, mais xénophobe. » Une posture de principe, selon Yasmina Aouny, ancienne candidate du parti à Mayotte. « LFI s’est beaucoup mobilisée dans l’examen de ce projet de loi, par contre, ce n’est pas un texte parfait« , explique l’écrivaine. « Le texte allait de toutes façons passer, il était important de s’y opposer, pour marquer l’opposition à ses lacunes, pour souligner ce qui manque. »

« La parole de Mayotte a aussi été portée par La France Insoumise« , affirme-t-elle. « Cette formation politique s’est beaucoup mobilisée pour la suppression de l’article 19 (ndlr : visant à faciliter les expropriations pour la construction d’infrastructure). » Selon elle, ce serait « mettre la charue avant les boeufs » que d’exproprier avant de mener une campagne de régularisation foncière. L’insoumise veut également battre en brèche l’idée selon laquelle le parti ne connaitrait pas le territoire. « Depuis Chido, on a une vice-présidente de LFI, une présidente de commission et deux députés qui sont venus à Mayotte, bien avant Chido, il y a avait déjà des échanges« , défend Yasmina Aouny.

L’écrivaine s’interroge également sur les sources, et la pérénité, du financement des près de quatre millards d’euros d’investissement prévus dans cette loi. « Les fonds avancés ne sont ni plus ni moins que les déjà prévues dans le cadre des politiques publiques prévues pour notre territoire« , résume-t-elle. Autre questionnement : que va vraiment changer l’évolution du Département en une nouvelle collectivité unique ? « Qu’est-ce que les personnes issues de cette nouvelle organisation feront ? La balle est dans notre camp, ça fait plusieurs années que cette réforme était attendue, j’espère que ce ne sera pas qu’une augmentation du nombre de représentants, mais apportera une meilleure gouvernance pour le territoire« , s’interroge Yasmina Aouny.